Personnaliser l'information

À chaque fois, que la description réussit à faire oublier au lecteur les clichés liés à l'action ou à l'émotion racontée pour ne lui laisser qu'une impression de contexte particulier, elle donne une touche plus profonde et plus vraie au récit.

Ainsi, si l'on prend l'exemple des expressions liés à la description d'une émotion :

Une expression convenue ou usuelle (avoir le cœur serré, sentir une chape de plomb sur ses épaules, avoir une boule dans l'estomac, avoir des fourmis dans les jambes, avoir des idées noires, avoir l'impression que son cœur essaie de sortir de sa poitrine, etc.) semble venir de l'auteur qui nous raconte quelque chose. Parce qu'il l'a souvent entendue ou lue dans un contexte semblable, le lecteur pense : oui, c'est ce que les auteurs disent dans ce cas-là. Il est donc à risque de subir un mini-décrochage, surtout si ces expressions sont nombreuses dans le texte.

Par contre une expression nouvelle ou inventé (par exemple un astronome qui vit un deuil pourrait dire qu'il a l'impression que son cœur s'est transformé en supernova sur le point d'imploser) semble venir du personnage lui-même qui devient le seul à pouvoir nommer son ressenti de la sorte. L'auteur s'efface donc de l'esprit du lecteur qui s'engage plus intimement dans l'histoire.

Quand on personnalise une expression, une émotion ou une action : on la rend personnelle pour le personnage et par ricochet plus vraie pour le lecteur. Mais pour qu'une personnalisation soit efficace, il faut qu'elle semble le plus naturelle possible dans le récit, il faut qu'elle colle à la personnalité du personnage et au style de la narration.



Commentaires