Les stéréotypes


             Disons-le dès le début : ils sont inévitables! Que ce soit dans la vie ou en littérature, ces vilains sont si nombreux qu’on ne peut les éviter totalement. C’est donc normal si, lors de la création de vos personnages, vous vous y butez sans cesse.
            Maintenant que nous nous sommes défaits d’une couche de culpabilité, il reste qu’en tant qu’auteur, vous souhaitez tout de même que vos personnages ne soient pas trop stéréotypés. Mais comment s’y prendre?
Selon moi, l’astuce réside dans un mélange bien dosé de ces fameux stéréotypes et d’aspects plus uniques, voire surprenants, greffés au caractère ou à l’histoire de votre personnage. Ces facettes insoupçonnées viendront d’une certaine manière défaire le stéréotype initial et rendront votre personnage plus complexe, plus vrai. Elles peuvent prendre la forme d’une peur absurde ou d’une obsession loufoque, d’une amitié improbable, d’un tic nerveux ou d’une habitude gestuelle, d’un accessoire fétiche inusité, d’une passion insoupçonnée, d’un accent spécial ou de l’utilisation d’expressions toutes personnelles, d’une manie à déformer les mots, d’une habileté ou d’un savoir-faire qui surprend, d’un passé complexe, d’un goût particulier, d’un vice improbable, etc.
Ainsi, disons qu’un de vos personnages est une demoiselle trrrès girly-girly, le genre qui ne parle que de la couleur de son vernis à ongle, des potins des vedettes de cinéma, du dernier sac fourre-tout à la mode qu’elle souhaite se procurer et du beau garçon (battements de cils frénétiques) qu’elle a rencontré la veille… Supposons maintenant que cette demoiselle s’exprime avec une voix très rauque, presque masculine. Ou encore, qu’elle a une peur bleue des bornes fontaine, ce qui la pousse à faire des détours incongrus. Ou alors, supposons qu’elle traîne invariablement avec elle (dans son nouveau fourre-tout à la mode) un petit coffre d’outils minuscules, qui s’avèrent fort utiles pour crocheter la porte d’une voiture ou d’un appartement…

Karine 

Commentaires