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Affichage des messages du 2013

Créer de nouveaux mots à l’aide de préfixes

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Les préfixes sont des éléments (généralement pas plus de deux syllabes) qui, placés devant un radical, servent à créer de nouveaux mots. Nombre de néologismes dus aux avancées scientifiques, artistiques ou sociales sont ainsi créés chaque année. Dans le texte littéraire, ils peuvent être utilisés de la même façon. Si leur utilisation est une option aussi intéressante, c’est que, le plus souvent, les préfixes sont déjà connus des lecteurs. Ils facilitent donc la compréhension des néologismes, ce qui évite, pour l’auteur, d’alourdir le texte avec des explications et, pour le lecteur, un effort de mémorisation. Voici quelques préfixes et leur sens :  Une autre utilité pour les préfixes est de permettre d’exploiter sa créativité. Ainsi, en choisissant arbitrairement un préfixe (par exemple, en le pigeant) et en l’associant à un nom (par exemple, en le « pigeant » dans un livre ou dans le dictionnaire), nous pouvons former un nouveau concept ou objet. Il ne restera plus qu’à utiliser sa cr

Choisir un lecteur allié

La plupart des auteurs ont un ou quelques lecteurs alliés à qui ils soumettent leur manuscrit avant l’envoi à un lectorat plus officiel (un éditeur). Tout comme eux, vous voudrez peut-être « tester » vos écrits, que ce soit une fois le manuscrit complété ou en cours d’écriture, pour avoir un aperçu de leur potentiel. Voici quelques conseils pour choisir de bons lecteurs alliés, même parmi votre entourage immédiat : Quelqu’un qui a l’habitude de lire, qui aime lire, qui a des goûts diversifiés en matière de lecture; Quelqu’un qui a de l’objectivité (votre maman croit certainement que vous écrirez le prochain best-seller et adorera chacun de vos mots, ce qui flattera votre orgueil, mais ne vous avancera pas à grand-chose); Quelqu’un qui ne vous doit aucun service ou qui n’en demandera pas en retour (ceci vous assurera une plus grande objectivité dans les commentaires de lecture); Quelqu’un qui a le profil du lectorat visé (si vous écrivez un roman jeunesse, vous aurez avantage à recruter

Utiliser la dépersonnification

Il y a quelques semaines, nous vous avons parlé de la personnification qui consiste à donner à un objet, à un animal ou à une abstraction des traits normalement attribuables à des êtres humains. Toutefois, la figure de style inverse existe aussi, soit la dépersonnification. Avec celle-ci, nous transformons, en quelques sortes, une personne en objet, en animal ou en une abstraction en associant à cette personne des mots qui se rapportent habituellement à des choses ou à des animaux.  Des périphrases, des métaphores ou des comparaisons sont souvent utilisées pour installer la dépersonnification. Les effets possibles de cette figure de style sont : faire ressortir le manque de considération porté à une personne, décrire l’apparence, le caractère ou le comportement d’une personne (pour la valoriser ou la dévaloriser selon l’objet, l’animal ou l’abstraction choisie). fournir une vision caricaturale, donner une description concrète, d’une impression plus abstraite. Quelques exemples : Justin

Les concours littéraires : pourquoi participer?

Il existe une multitude de concours, pour tous les genres littéraires. Quel est l’intérêt de se plier au jeu, que vous soyez un auteur débutant ou chevronné? Voici une petite liste non exhaustive des avantages : C’est un excellent exercice! Vous devrez respecter certaines contraintes (date de tombée, longueur du texte, style, thème, forme, etc.), ce qui constitue pour vous à la fois un défi et une source d’inspiration. Pour se faire des contacts : votre participation vous permettra peut-être d’entrer en contact avec des gens du milieu, que ce soit parmi les organisateurs du concours, les participants (autres auteurs) ou les membres du jury. Même si votre texte n’est pas le grand gagnant, faites acte de présence à la cérémonie de remise du prix. Vous récolterez conseils, astuces, amitiés, commentaires sur votre texte, encouragements, renseignements, etc. Une première publication : bon nombre de concours littéraires mènent à la publication de l’œuvre gagnante, que ce soit dans un périodi

Indicatif vs subjonctif

Dans les propositions subordonnées, il est fréquent de se demander quel temps de verbe utiliser pour le verbe qui suit la conjonction (que). Ce qu’il faut savoir, c’est que le choix de celui-ci dépend du point de vue plutôt que d’une réalité objective. Voici quelques règles de base pour vous aider. 1- Pour une déclaration ou une constatation : Utilisez l’indicatif (présent, imparfait, futur simple, etc.) Quelques verbes déclaratifs : affirmer, annoncer, assurer, attester, avancer, certifier, déclarer, dire, écrire, prétendre, raconter, etc. Exemples : Jean prétend qu’il fera beau dimanche.                    Nathalie dit qu’elle voit une forme de dragon dans les nuages. Quelques verbes de constatation ou de perception : comprendre, deviner, entendre, se douter, noter, remarquer, se rendre compte, voir, etc. Exemples : Pierre entend que son chat gratte à la porte.                    Judith a noté que son amie avait une nouvelle coiffure.                    Vér

Faire des recherches

Les recherches font généralement partie intégrante de tout processus de création, l’écriture y compris. Quelques fois, elles prennent une importance (et un temps) incroyable. Certains écrivains voudront faire toutes leurs recherches avant d’écrire le premier mot de l’histoire. Vous conviendrez par contre qu’on puisse parfois être surpris par la tournure que prend le récit, ce qui vous obligera alors à ajuster le tir.  Voici une liste de raisons pour lesquelles on voudrait faire des recherches dans un projet d’écriture : Mieux décrire les lieux où se déroule l’action; En apprendre davantage sur la faune et la flore que devraient rencontrer nos personnages en de tels lieux; Maîtriser l’histoire d’un pays, d’une époque, d’une communauté lorsqu’ils entrent en jeu dans notre récit; Décrire à son meilleur une technique qu’utilise un personnage; Connaître les différents aspects d’une passion, d’un hobby que l’on attribue à un personnage; Trouver une solution pour une impasse où se trouven

Les verbes d'incises

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Parce que des fois, le verbe dire ne reflète pas la pensée de nos personnages, voici une petite liste non-exhaustive :  Caroline

Écrire à deux / Écrire à quatre mains / Collaborer

L’écriture est souvent perçue comme une activité solitaire. L’écrivain a une idée de récit, une histoire qu’il porte en lui et élabore, invente, peaufine dans sa tête. Puis vient le jour où il s’assoit devant son clavier ou sa feuille blanche et rédige. Longtemps après, le point final est enfin posé, l’histoire est complète. Tout s’est fait dans la solitude. Dans la réalité, vous et moi le savons, un écrivain partage ses idées avec les amis, soumet quelques passages à la lecture critique d’un allié, demande conseil à un autre écrivain, à un professeur peut-être, à son éditeur si leur relation le permet. Quelques fois, l’écrivain fera le teste d’une blague formulée par un de ses personnages dans une conversation avec des collègues de travail, ou s’inspirera d’un fait vécu, d’une anecdote racontée par autrui, d’un événement auquel il a assisté, d’un fait divers lu dans le journal, etc. Et, il y a ceux qui écrivent à deux. Il existe plusieurs exemples d’écriture en collaboration. D’ailleu

Utiliser la paronomase

L’explication d’une idée peut paraître lourde lorsqu’elle prend place dans un texte. Lorsque c’est le cas, il est possible de recourir à la paronomase pour alléger le style.  Bien que peu souvent nommée ou connue, cette figure de style est régulièrement utilisée que ce soit pour servir de support à un argument, faciliter la mémorisation d’un message, suggérer une double lecture, imiter un lapsus, créer un effet humoristique ou ironique ou plus simplement faire appel à l’imaginaire collectif pour établir une complicité avec le lecteur. La paronomase est l’association de deux paronymes (mots de formes voisines (sonores ou graphiques), dont les significations sont très différentes). Voici quelques exemples de paronymes : poison/poisson, attention/intention, bedeau/badaud, écharde/écharpe, lacune/lagune, partiel/partial, conversation/conservation, etc. Cette figure de style peut être de forme explicite lorsque les deux paronymes apparaissent dans la phrase ou implicite si l’un deux est sou

Le schéma narratif

Le schéma narratif permet de retracer le déroulement d’un récit, de lister les étapes clés de l’histoire. Il comporte cinq éléments : Situation initiale ou incipit : on met le(s) héros en contexte. La situation est stable. Élément déclencheur /évènement perturbateur  : l’équilibre est rompu, un élément vient modifier l’état actuel des choses. Le(s) héros sont lancés sur une quête. Déroulement ou péripéties  : l’ensemble des actions posées par le(s) héros pour rétablir l’équilibre ou résoudre la quête. Élément de résolution ou dénouement  : on met fin aux péripéties, le(s) héros cessent leur quête (que ce soit parce qu’ils ont atteint leur but ou parce qu’ils ne pourront jamais l’atteindre). Situation finale  : retour à la stabilité ou à l’équilibre, bien que la situation soit différente de celle du début. Quelle utilité? On peut vouloir mettre sur papier le schéma narratif d’un récit avant d’entamer sa rédaction et ainsi s’en servir comme plan de travail. Ce schéma permet en effet de

Les deux revers de la médaille

Lorsque vient le temps de choisir un sujet, il y a plusieurs façons d’aborder les choses. Un même sujet, selon le thème principal qui le sous-tend, peut provoquer une variété de réflexions. Il peut être utilisé pour dire une chose ou son contraire. C’est le thème qui précisera l’angle sous lequel le sujet prendra forme. Aborderons-nous le thème du point de vue du problème ou de celui de sa solution ? Le nommerons-nous selon son nom à la mode dans les médias ou selon un angle différent ? Le choisirons-nous pour illustrer le point de vue d’un personnage ou de celui de son ennemi ? Laisserons-nous les deux points de vue s’opposer ou non ? Traiterons-nous le thème à partir des clichés et des stéréotypes usuels, à partir d’une approche plus personnelle ou nous inspirerons-nous d’un monde utopique dont nous rêvons ? Par exemple, le pouvoir, le respect, la peur, le besoin d’acceptation, l’estime de soi, l’intimidation, la communication, etc. sont tous des thèmes qui permettent de traiter d’un

Le syndrome de la page blanche (astuce #4)

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La panne d’inspiration : la galère des écrivains! Pas de panique, il existe des moyens pour redémarrer le moteur Imagination. Continuons aujourd’hui notre série d’astuces pour vaincre le syndrome de la page blanche. Retrouver son cœur d’enfant « Maman, ton lit est un bateau et tout autour, c’est de l’eau! Attention de ne pas tomber! — Hein? Euh… ok! Tiens, prends mon oreiller, ça sera ton gilet de sauvetage. — Oh non! Des crocodiles! Ils vont manger mes orteils… — Vite, demande à ton toutou (un lapin rose tout mignon) de les faire fuir avec son super pouvoir! » Je suis personnellement continuellement étonnée par l’imagination débordante dont font preuve les enfants, pas vous? À croire qu’il n’y a aucune limite à la créativité durant les années d’enfance… Si vous avez des enfants dans votre entourage immédiat alors qu’une panne d’inspiration vous assaille, gâtez-vous : soyez complice de leurs jeux. Vous serez surpris de tout ce qui peut sortir de la tête de ces « petites bêtes-là », mai

Lancement

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Nous faisons exception à notre tradition de publier un message par semaine, le lundi, mais vous conviendrez que l'occasion est toute spéciale...

Étoffer un personnage (3)

Un personnage, pour être intéressant, ne peut pas se limiter au strict minimum, il doit avoir un petit quelque chose de plus. Il doit nous donner l’envie d’en savoir plus sur lui, de prendre pour lui ou contre lui lors des épreuves amenées par l’intrigue. Pour approfondir un personnage, nous pouvons utiliser la description , l’ intrigue ou les lieux. Les deux premières ont déjà été discutées dans des billets précédents, maintenant, voyons comment les lieux peuvent enrichir un personnage. Cette catégorie se divise en deux : 1. L’espace : L’espace dans lequel se déroule le récit, c’est le lieu physique. Ce qui le meuble, ce sont les « outils » qui sont mis à la disposition du personnage pour résoudre l’intrigue. La façon dont un personnage habite les lieux peut être très révélatrice. Habite-t-il une mégapole alors qu’il fréquente toujours les trois mêmes endroits ? Habite-t-il à la campagne même s’il souffre d’allergie au pollen ? A-t-il organisé lui-même son espace de vie ou laisse-t-i

La personnification

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La personnification est une figure de style qui consiste à donner à un objet, à un animal ou à une abstraction des traits normalement attribuables à des êtres humains. Il s'agit d'une personnification lorsqu'un objet, un animal ou une abstraction est le sujet d'un verbe : 1) de mouvement ou d'action (marcher, dormir, sauter, culbuter, rouler, etc.) 2) de volonté (vouloir, pouvoir, etc.) 3) de sentiment ou d'état (s'impatienter, se courroucer, s'éprendre, etc.) Dans le cas précis d'une abstraction, on emploie parfois une majuscule en début du mot pour souligner la personnification, comme dans l'exemple connu tiré du roman Du côté de chez Swann de Marcel Proust : «  Et à partir de cet instant, je n’avais plus un seul pas à faire [...] : l’Habitude venait de me prendre dans ses bras et me portait jusqu’à mon lit comme un petit enfant. » Pourquoi utiliser la personnification? On peut utiliser cette figure de style afin de rendre une description plus

Exercice littéraire (2)

Voici un petit exercice de style. 1. Écrire une phrase plus ou moins complexe. Il est à noter que les phrases à plusieurs propositions offrent plus de possibilités. Le garçon prend une tasse sur la table. 2. Réécrire la même phrase en variant certains éléments. ·          Changer le plus de mots possible pour des synonymes ou des antonymes. ·          Changer le genre, le nombre ou le temps. La fille prend un verre sur le meuble. ·          Rendre la phrase plus floue ou plus précise. Il prend un objet sur la table. ·          Ajouter des éléments de description. Le garçon aux cheveux bruns et aux yeux bleus prend de sa main valide une tasse à café fleurie sur la table basse du salon. ·          Ajouter une incise. ·          Ajouter ou enlever un sentiment, une intention ou une opinion. Le regard perdu, le garçon prend, d’une main tremblante, une tasse sur la table. ·          Ajouter un lieu ou un moment. ·          Ajouter une manière. Avec l’habileté de celui qui le fait tous les j

Points de vue

Le point de vue choisi influence grandement l’écriture. Ainsi, je propose de décortiquer le tout et, dans un prochain billet, de présenter l’intérêt et les différents usages que l’on peut faire de chacun. Le narrateur est celui qui raconte. Il peut s’agir d’un personnage de l’histoire, mais ce peut aussi être un « être suprême » ou quelqu’un d’extérieur à l’histoire. Le narrateur adopte un  point de vue pour nous décrire l’action; le point de vue correspond à la focalisation du récit, c’est-à-dire qu’il détermine ce que le narrateur sait ou ignore de l’action (présente, passée et future). Il existe trois points de vue narratifs : 1)                  Le point de vue externe : Normalement, le narrateur qui utilise ce point de vue n’est pas un personnage de l’histoire. Il relate les événements de façon neutre, sans s’impliquer. Le narrateur ne connaît pas les pensées des personnages. — Vas-y, mange! lui dit-elle rudement. Hugo observe les plats qui recouvrent la surface de la table. Il cl

Définitions (1)

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Voici une courte liste des différents textes qui peuvent être utilisés comme entrée en matière à un livre, et leur définition. Avant-propos : Placé avant le contenu principal, ce court texte sert de présentation à l’ouvrage. L’auteur y fournit des informations générales sur le contenu. Il peut aussi y faire mention de la portée (selon lui ou selon les versions précédentes) de l’ouvrage et de l’usage pour lequel le livre a été conçu. Avertissement : Aussi appelé avis aux lecteurs, ce dernier est utilisé pour attirer l’attention des lecteurs sur un ou des points particuliers. Il dépasse rarement trois à quatre lignes. Par exemple, la mention « Ce roman est une œuvre de fiction, toutes ressemblances avec des personnes réelles seraient fortuite » est un avertissement. Dédicace : Cette dernière est une inscription de l’auteur qui tient le plus souvent en une seule phrase. Elle sert à rendre hommage à une personne importante pour l’auteur (ou pour la création de l’œuvre). Le livre est alors

Le syndrome de la page blanche (astuce #3)

Vous l’avez deviné avec ce titre : je poursuis avec mes petits trucs pour dépanner l’écrivain lorsque l’inspiration a pris la fuite. C’est parti pour l’astuce #3 : Goûter le brouhaha de la vie             À l’opposé de certains écrivains qui ont besoin de calme et de solitude pour voir surgir l’inspiration ( voir l’astuce#2 à ce sujet ), d’autres sont plutôt attirés par l’activité, le bruit et la frénésie. Ils rencontrent les amis, vont au concert, sortent danser, participent aux conversations, fréquentent les bars ou les marchés publics, etc. Pour eux, l’inspiration est à chaque coin de rue, dans chaque rencontre, dans les moindres choses du quotidien. D’ailleurs, ils trimballent très souvent un petit calepin et un crayon où ils notent les idées dès qu’elles surviennent. À défaut, la serviette de table où le napperon taché de sauce du restaurant peut aussi faire l’affaire...             Ainsi, par exemple, l’anecdote de bureau racontée par une amie se transformera, dans l’esprit aigui